Après avoir fait une levée de fonds de 13 millions d'euros auprès d'investisseurs tels que Pierre Kosciusko-Morizet (cofondateur de PriceMinister.com), Michaël Benabou (cofondateur de Vente-privee.com) ou encore le milliardaire thaïlandais Nopporn Suppipat et avoir décroché des partenariats avec Asus et Intel, l'entreprise française Blade dévoile son nouveau produit, le Shadow. Ce dernier est le premier ordinateur haute performance alimenté par le Cloud.
Pourquoi un tel projet ?
Overwatch sur Shadow |
"Aujourd'hui, l'informatique n'a pas de sens" a expliqué Emmanuel Freund, un des quatre cofondateurs. En effet, les marques sont sans cesse en train de concevoir des produits qui doivent être de plus en plus fins mais également de plus en plus puissants et avec une meilleure batterie. En déportant les composants dans le Cloud, il n'y a plus de problème de refroidissement, plus de problème de place, etc.
Ce projet a notamment été mis en place car de nos jours, les progamers sont de plus en plus exigeants envers le matériel qu'ils utilisent. Ce n'est pas avec une petite carte graphique et un petit processeur qu'un joueur compte gagner une partie d'Overwatch ou de Street Fighter... L'équipe a donc fait appel à des joueurs professionnels comme Luffy (champion du monde de Street Fighter) et les GamersOrigin afin de tester le Shadow et démontrer qu'il fonctionne réellement (et sans aucune latence).
Concrètement, à quoi ressemble-t-il et comment fonctionne-t-il ?
Physiquement parlant, le Shadow est un petit boitier, comprenant 4 ports USB (dont 2 USB 3.0), 2 ports HDMI (possibilité de connecter jusqu'à deux écrans en Full HD à 60 Hz ou en 4K à 144Hz / un câble HDMI est fourni), 1 port Ethernet 1Gb/s, une prise micro et une prise casque, que l'on connecte à un écran. Blade a longuement travaillé sur le design du produit et cela se ressent !
Prototypes |
Plusieurs prototypes avaient été envisagés mais c'est finalement celui-ci qui a été retenu et la marque a fait un très bon choix. La photo ci-dessous vous montre l'intérieur du Shadow réalisé à l'aide d'un logiciel par le designer du produit.
Intérieur du boîtier |
Le Shadow ne se charge pas des calculs, il affiche simplement le flux en provenance d'un serveur hébergé dans un datacenter de l'entreprise. Cela s'appelle du Cloud computing. Ce centre est raccordé au réseau de tous les fournisseurs d'accès (Orange, SFR, Bouygues, Free, etc...). Blade recommande donc d'avoir la fibre afin d'utiliser le Shadow dans des conditions optimales. Vous pouvez l'utiliser si vous en êtes dépourvus mais la qualité sera moindre.
Datacenter |
Le datacenter permet, à chaque fois qu'un utilisateur se connecte, de créer instantanément un PC virtuel en prenant tous les composants nécessaires à la création de ce dernier. Le Shadow dispose des mêmes caractéristiques qu'un ordinateur. Une machine est donc dédiée à chaque nouvelle personne qui se connecte. Chaque composant est ensuite considéré comme "disponible" à chaque fin de session et peut être utilisé pour la "création" d'un nouvel ordinateur. C'est pour cette raison que le service ne dépassera pas les 3500 utilisateurs au lancement, afin d'assurer la pleine performance des serveurs. Selon Shadow, la latence est de 2-3 millisecondes en moyenne, ce qui est très bien !
En ce qui concerne la partie technique, une mémoire vive de 12 Go, un SSD de 256 Go extensibles et une carte graphique NVIDIA GeForce GTX 1070 sont mis à disposition. Six threads d'un processeur serveur Intel XEON sont dédiés. Il y aura surement une évolution des composants dans les années à venir.
Shadow nous propose une solution innovante avec un ordinateur complet, petit, silencieux, qui ne chauffe pas et qui dispose d'une licence Windows 10 Home. Il est possible d'y accéder n'importe où et sur n'importe quel device grâce à son application téléchargeable sur toutes les plateformes (Android et Windows au lancement, puis iOS, MacOS et TvOS au premier trimestre 2017). Il faut cependant disposer d'une connexion internet (3G/4G/ Wifi). De plus, les composants sont à la pointe des dernières innovations hardware, et sans surcoût. Vous disposerez donc de composants figurant parmi les meilleurs du marché. Il faut également savoir que le boîtier consomme dix fois moins qu'une tour "classique", autant dire qu'il y a une bonne économie à faire de ce côté-ci !
Précommandes, prix...
Le Shadow est disponible en précommande à partir du 27 octobre. Si vous désirez en acheter un, il faudra se rendre sur le site de l'entreprise à cette date afin de faire partie des 3000 premiers clients qui recevront leur Shadow en mars 2017. Avant la fin de l'année, la startup enverra des boîtiers aux 500 utilisateurs qu'elle aura sélectionnés pour qu'ils effectuent les derniers tests et pour voir comment les serveurs vont réagir face aux montées en charge progressives. De plus, l'entreprise est déjà en train de réfléchir pour savoir comment rendre le Shadow compatible avec la réalité virtuelle.
En ce qui concerne le prix, plusieurs options d'abonnement sont proposées : engagement annuel (29,95 € par mois), engagement trimestriel (34,95 € par mois) et sans engagement (44,95 € par mois). Le boîtier est fourni avec l'abonnement et devra être restitué dès la fin de celui-ci. Si toutefois vous vous désabonnez pour une raison ou une autre, les données restent accessibles pendant 30 jours. Vous pourrez donc les télécharger, à l'aide d'un disque dur par exemple, comme sur un ordinateur habituel.
Je conçois que vous ayez quelques a priori sur le Cloud computing, et c'est tout à fait normal ! Emmanuel Freund a accepté de répondre à quelques questions sur le cloud computing et la naissance de Shadow. Ses réponses devraient donc vous rassurer à ce sujet et vous éclairer sur le lancement du projet. Cette interview fera l'objet d'un autre article qui sera publié dans les jours à venir.
Pour conclure, je trouve ce produit très innovant et très intéressant. Je pense qu'il est effectivement préférable de prendre un abonnement que d'acheter un ordinateur à 1500 euros directement. Cela peut vous faire faire des économies sur le long terme. À voir ensuite si les serveurs tiennent le rythme ou non...
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